Le verre
Pour tout savoir sur le verre
Le verre est composé, fondamentalement, de trois éléments de base ou mieux encore de trois oxydes (éléments chimiques composés d'oxygène) :
- Bioxyde de silicium qui confère au verre la propriété de se solidifier
- Bioxyde de sodium qui lui permet de fondre plus facilement
- Bioxyde de calcium qui le protège de la corrosion
L'adjonction d'autres éléments peuvent en modifier les caractéristiques fondamentales comme dureté, résistance à la chaleur, coloration, etc.
Il existe plusieurs types de verre. Voyons quels sont les plus utilisés pour l'encadrement.
Verre simple
L'épaisseur la plus employée pour les cadres est 1,6/1,8 mm. Pour les cadres de dimensions supérieures à un mètre carré, nous conseillons d'utiliser une épaisseur de 3 mm. Il faut noter que les verres plus épais sont également plus lourds et que la solidité des cadres devra être proportionnée à ce poids. Pour les sous-verre on utilise en général une épaisseur de 2 mm moins fragile.
Le verre d'épaisseur 1,6/1,8 est vendu en caisse de bois qui pèse de 500 à 600 kilos, ce qui correspond environ à 100/150 mètres carrés de verre. Pour le transporter on devra utiliser des véhicules munis de grues pour le chargement et le déchargement. Les petits encadreurs et les débutants qui n'ont aucun intérêt à acheter une caisse entière pourront s'adresser directement à une vitrerie et commander des panneaux à la pièce même s'ils sont un peu plus chers.
L'emploi de verre épais (3 mm) est trop limité pour justifier l'achat d'une caisse entière. On pourra le commander directement chez le verrier, déjà coupé dans la mesure désirée. À fin d'éviter toutes éventualité d'erreur, il conviendrait pour le petit encadreur d'importer le cadre directement chez lui et qu'il prenne lui-même les bonnes mesures.
Certains fabricants mettent une feuille de papier entre un panneau et l'autre. D'autres appliquent une poudre spéciale. D'autres encore proposent l'une ou l'autre solution. Le premier système est un peu plus cher mais c'est celui que nous conseillons. En effet la poudre pose quelques problèmes, que ce soit pour la coupe ou pour le nettoyage.
Pour le verre d'épaisseur 1,6/1,8 mm, la longueur standard des panneaux de verre en Europe est de 184 cm. La largeur peut varier entre 40 cm et 120/130 cm. Les panneaux plus épais ont des dimensions supérieures.
Certaines vitreries ou des commerçants de verre en gros peuvent fournir des verres coupés dans des mesures standard. Cela peut être intéressant en cas d'utilisation fréquente.
Selon sa méthode de fabrication on peut classer le verre en deux catégories : le verre "tiré"ou le verre "float".
Le verre tiré est obtenu selon un procédé traditionnel qui est de moins en moins utilisé. Le procédé du verre float est plus récent et présente moins de défauts.
Verre anti-reflets
C'est un verre traité avec une solution acide sur un ou deux côtés selon un procédé de dépolissage qui annule le reflet de la lumière, un reflet qui peut être fort désagréable quand on regarde un cadre avec, derrière soi, une source de lumière.
Une considération est importante : il faut se rappeler que plus il y a d'espace entre le sujet encadré et le verre anti-reflets, moins celui-ci est transparent. Il faudrait mieux l'utiliser dans le cas de photographies, d'estampes ou sujets sans passe-partout, dans tous ceux où il existe une bonne adhérence. En cas de passe-partout (dont l'épaisseur est d'environ 1,5 mm) ou de filet, la transparence est considérablement réduite.
Le verre anti-reflets coûte en moyenne deux fois au verre normal et les verriers ne l'emmagasinent pas toujours dans leur dépôt. Il est donc assez difficile à trouver surtout dans les petites villes.
Verre simple et verre anti-reflets
Verre anti-rayons UV
Conçu pour éviter le passage des rayons UV qui altèrent les couleurs des oeuvres sur papier. Un système pour protéger les cadres des rayons UV est l'emploi de verres spéciaux plastifiés.
Verre plastique
Il s'agit de polystyrène ou d'autres matériels acryliques semblables qui peuvent substituer le verre dans de nombreux cas.
Les avantages sont :
- Légèreté. Il pèse la moitié du verre.
- Incassable. Utile quant au transport des cadres. Le verre plastifié réduit le danger d'accidents que pourrait causer la rupture du verre. Idéal dans des lieux publics comme les écoles, les hôpitaux, les bureaux, etc.
- Résistance aux rayons ultraviolets. Cette caractéristique est variable selon le type du verre. Il faudra se renseigner auprès du fabricant.
- Majeure flexibilité. Utile quand on doit encadrer certains objets ou des superficies qui ne sont pas parfaitement plates.
- Possibilité de le percer ou de le modeler. Utile par exemple pour encadrer des objets contenus dans des boîtes transparentes. On peut coller le polystyrène avec de l'acétone.
- Il empêche la formation de buée.
- Il est thermoplastique c'est à dire qu'il se déforme avec la chaleur. C'est pour cela qu'il peut être modelé facilement.
Les inconvénients sont :
- Nettoyage plus difficile. On ne peut pas le nettoyer avec les détergents courants mais avec un produit spécial antistatique et utiliser un chiffon très doux.
- Il se raye plus facilement.
- Difficile à emmagasiner. La pellicule qui le protège se détache facilement (surtout dans les coins).
- Difficile à couper. Il faut utiliser des outils spéciaux ou bien une scie. Contrairement au verre, il faut passer cet outil plusieurs fois afin de pratiquer une meilleure incision. Une forte pression est nécessaire pour le détacher.
- Plus électrostatique que le verre, il attire donc plus de poussière.
- Le fait d'être thermoplastique peut être négatif si on l'expose au soleil ou près d'une source de chaleur puisqu'il a tendance à se déformer. On ne peut donc l'utiliser pour les expositions en extérieur.
Les défauts du verre
Oxydation
C'est un processus qui peut se vérifier quand le verre reste exposé pendant un certain temps à l'humidité ou au soleil. Il se manifeste par des taches plus ou moins opaques et il n'existe aucun moyen pour les enlever.
Pour parer à cet inconvénient, il faudra conserver le verre à l'abri. Si le fabricant vous le livre mouillé, cela peut arriver en cas de pluie durant le transport, vous êtes en droit de le refuser. Si vous décidez de l'accepter dans ces conditions sachez qu'il faudra l'utiliser dans les plus brefs délais ou bien ouvrir la caisse et bien essuyer le verre.
Fragilité
Il peut arriver que le verre soit excessivement fragile et se casse dès que vous essayez de le couper. Dans ce cas également, vous pouvez avertir votre fournisseur pour contester ce fait.
Excessive dureté du verre
C'est le défaut contraire. Le verre devient difficile à couper.
Ondulation
Parfois le verre présente des ondulations visibles qu'une illumination oblique met en évidence. On ne peut parler dans ce cas de défaut mais de mauvaise qualité.
C'est une caractéristique de certains verres tirés importés de pays sous-développés à des coûts très bas. Mêmes s'ils coûtent moins chers, il faudrait éviter d'utiliser ce genre de verre vraiment peu esthétique.
Il faut donc être très attentif au moment de l'achat et s'assurer de sa provenance.
Équarrissage imparfait
Les panneaux ne sont pas bien taillés et cela implique une perte de temps supérieure pour la coupe et un majeur gaspillage de matériel. Et que de mauvaises surprises quand il faudra poser le verre !
Mesures non uniformes
La mesure standard est de 184 cm. Toutefois il arrive que certains panneaux aient une dimension différente. Il vaudrait mieux ne pas se fier aveuglément mais contrôler largeur et longueur surtout avant d'effectuer des coupes en série.
Bulles sur le verre
On les trouve principalement sur le verre "tiré". Elles sont dues à des saletés ou autres poussières qui se sont déposées incidemment au moment de la fabrication.
Un problème qu'on ne rencontre pratiquement jamais avec le verre "Float".
Rayures sur le verre
Généralement ce défaut ne se produit pas au moment de la fabrication mais au cours d'une phase successive. Vous pourrez contester cet inconvénient à votre fournisseur.
Dans certains cas on pourra y remédier en posant vers l'intérieur du cadre la partie rayée et faire en sorte que la rayure se confonde avec un détail du sujet à encadrer. Ce conseil peut être valable quand un client demande de réutiliser la vitre du cadre qu'il veut changer.
Verre ou pas ?
Le verre est employé le plus souvent pour encadrer tous les types de cadres : estampes, peintures, aquarelles, etc. Tout le monde est d'accord quand il s'agit de travaux sur papier, certains ont des avis différents quand il s'agit de travaux sur toile.
Quelles peuvent être les contre-indications d'un encadrement sous verre et quels sont les inconvénients qui peuvent en dériver ?
Buée. Elle se manifeste en cas d'humidité ou de manque d'aération. Il faudrait éviter de faire adhérer contre le verre des oeuvres d'art sur papier ou toile.
Reflets. La superficie lisse du verre reflète la lumière et crée un reflet désagréable à la vue. Si le cadre est foncé, on obtiendra un effet de miroir.
Danger. Dû au fait qu'il peut se briser. Dans certains endroits, il est vivement déconseillé. L'alternative est le verre plastifié.
Comment emmagasiner le verre
Les camions qui transportent le verre sont munis d'une grue qui décharge les caisses qui, considérant leur poids, ne pourront plus être déplacées une fois posées. A moins que vous ne possédiez un chariot à fourche.
Il est donc nécessaire que la caisse soit déposée dans un lieu définitif ou bien qu'elle soit ouverte et que les panneaux soient transportés un à un jusqu'à leur place. Si telle est la solution adoptée, il faudra placer des coins en bois sous la caisse afin qu'elle reste inclinée ceci pour une meilleure prise des panneaux. Evitez le risque d'humidité sous peine de voir vos panneaux s'oxyder.
Si vous possédez un chariot porte-caisse pour le verre, vous pouvez la décharger directement sur celui-ci et éviter ainsi le transport des plaques de verre.
Le chariot porte caisse
Généralement, dans la livraison, le déplacement de la caisse jusqu'à votre atelier est compris. Il s'effectue grâce à des chariots spéciaux. Cela ne sera pas possible s'il existe des marches ou des escaliers.
La plupart des encadreurs font poser la caisse horizontalement contre un mur d'où les plaques sont directement prélevées. On peut également choisir de découper le verre directement dans la caisse avec une équerre. La coupe des deux autres côtés est effectuée ensuite sur un plan de travail ou directement dans le cadre.
On peut effectuer la coupe directement dans la caisse
Si l'encadreur dispose de beaucoup d'espace, il peut prendre en considération le fait d'acheter des caisses de plusieurs largeurs, ceci dans le but de limiter au maximum le gaspillage. On effectue une coupe sur la longueur en plusieurs largeurs standard de façon à avoir toujours disponibles les mesures les plus utilisées.
De cette façon, les vitres peuvent être emmagasinées verticalement dans des étagères en bois ou en métal, de façon à ce qu'elles occupent peu d'espace et soient toujours parfaitement rangées. C'est un bon système pour avoir toujours à portée de la main des vitres de mesure standard. On devrait chercher également à réduire à des formats standard (quand cela est possible) la majeure partie des cadres à encadrer.
En "jouant" sur les dimensions du passe-partout, on peut réduire en effet à des formats plus pratiques, des cadres qui n'en ont pas. On pourra alors "préfabriquer" aussi bien les vitres que les cartons qui ferment le cadre. Ce travail "en série" réduira considérablement le risque de gaspillage.
Les vitres peuvent être emmagasinées verticalement
dans des étagères en bois ou en métal
Evitez de poser le verre directement par terre, sur des pavés ou autres superficies dures car il est très facile qu'il se rompe accidentellement. Mieux vaut le poser sur des superficies plus douces comme support en bois, contre-plaqué, carton, etc.
Il est important de nettoyer souvent le lieu où les plaques sont déposées, les petits morceaux de verre qui s'y déposent causent souvent leur rupture.
L'outillage pour le verre
Le coupe-verre
Autrefois on utilisait le diamant. Il coûtait très cher et était très fragile. En cas de chute il devenait inutilisable. Quelques vitriers l'utilisaient il y a peu d'années encore. Il est pratiquement introuvable de nos jours.
Il a été substitué par le coupe-verre à rondelle. Une rondelle en acier qui, en glissant sur le verre, laisse un tout petit sillon.
Un instrument plus perfectionné encore est le coupe-verre à huile formé d'une rondelle en widia qui, depuis 30 ans, connaît un énorme succès. Sa caractéristique est une lubrification continue grâce à un petit tube qui fait couler petit à petit l'huile contenue dans le manche du coupe verre. La société Fletcher a inventé le premier coupe-verre à huile. Cependant, le plus connu actuellement sur le marché et certainement le meilleur est le coupe-verre japonais Toyo, qui existe en deux versions : une avec manche en plastique transparent (référence 202 dans le catalogue Rinaldin) qui permet une vérification constante du niveau d'huile, l'autre avec un manche en métal (référence 203) qui, en considérant sa majeure solidité est conseillé. Quand la tête de coupe est usée, il est possible de la changer. Son coût n'est pas très inférieur au prix du coupe-verre entier (référence 204).
Sa durée dépend évidemment du travail effectué, en moyenne elle peut être estimée à 6 mois.
Tous les modèles de coupe-verre sont fragiles et on doit éviter de les faire tomber par terre au risque d'enrayer la coupe de la rondelle.
Cela peut se produire également dans le cas de simples chutes, comme lorsque l'outil tombe des mains sur la table où l'on travaille.
Les coupe-verre japonais Toyo
Le coupe-verre pour bien fonctionner, ne doit présenter aucun des défauts suivants :
- La rondelle est trop usée. C'est ce qu'on note quand, pour pouvoir couper le verre, on doit exercer une forte pression.
- L'incision n'est pas parfaite, le sillon est comme "vide" à intermittence.
- L'incision est trop profonde.
- L'incision laisse trop de poussière de verre.
- Le coupe-verre glisse sur le verre sans l'inciser.
Dans tous ces cas, il est conseillé de changer le bloc de coupe.
L'équerre
Pour obtenir une coupe bien droite, le coupe-verre doit être guidé par une règle ou une équerre. On utilise à l'heure actuelle des équerres qui sont fabriquées d'une seule pièce ce qui évite d'éventuelles imperfections d'équerrage. L'idéal est d'en posséder deux : une petite et une grande. Il n'est vraiment pas facile de couper des vitres de petites dimensions avec une équerre trop encombrante.
Comment utiliser l'équerre
Il existe en outre un type d'équerre pour la coupe longitudinale des panneaux. Cette équerre peut être utilisée pour la coupe en série de plusieurs morceaux de mêmes dimensions.
Une équerre normale et une équelle pour la coupe longitudinale
L'établi
Il doit être d'un minimum de 190 cm de longueur (là la longueur standard des panneaux est de 184 cm) et d'un minimum de 100 cm, de largeur, mieux encore si elle est de 120 cm. La hauteur du plan de travail devrait être proportionnelle à la hauteur de la personne qui travaille. Il faut prendre en considération le fait que la personne préposée à la coupe doit être en mesure de soulever et déposer des panneaux de 120 cm de largeur. Eventuellement on pourra créer un rehaussement pour y contribuer.
Le plan de travail doit être recouvert de feutre ou d'un autre tissu assez doux. Une vieille couverture pourrait convenir également. Il existe dans le commerce des tables de travail spéciales pour vitriers, des tables sophistiquées tant pour leurs caractéristiques que pour leur prix.
Le plan de travail devra être souvent nettoyé afin d'ôter d'éventuels fragments de verre qui peuvent s'y déposer. Très utiles les brosses tournantes comme celles qu'on utilise dans les restaurants.
A côté de la table on mettra une boîte ou une caisse pour les recoupes. Si on les brise, elles tiendront moins de place.
Les pinces
Il existe dans le commerce des pinces spéciales pour verriers. Mais elles sont conçues pour le verre épais. L'encadreur peut se contenter d'une pince quelconque que l'on trouve dans toutes les quincailleries. Ces pinces sont utiles quand on doit détacher les petits morceaux fins qui quelquefois restent attachés (référence 217 dans le catalogue Rinaldin).
La maison Fletcher a créé une pince particulière.
Elle est en matière plastique donc très légère qui ne fatigue pas la main. Cette caractéristique a un autre avantage, c'est que même en cas de chute de l'outil sur le verre, il ne se casse pas. Elle est formée de deux coussinets interchangeables avec deux renflements sur la partie supérieure et un central sur la partie inférieure.
Il suffira d'une simple pression de ces deux coussinets pour détacher le verre.
La pince Fletcher
Le mètre
Le plus pratique est le mètre enrouleur que l'on peut bloquer sur le bord du verre.
Plus pratique encore est la fixation d'un mètre directement sur la table avec un bloc d'arrêt sur le bord.
La lime
Il existe dans le commerce des machines plus ou moins automatiques pour le biseautage du verre. Excessives quant à l'usage que peut en faire un simple encadreur.
On peut utiliser plus simplement une lime manuelle en carborundum (référence 219 dans le catalogue Rinaldin). Il est conseillé d'humidifier la lime avant son utilisation.
D'autres systèmes de biseautage sont présentés dans la vidéo que vous pouvez voir en cliquant ici
La lime manuelle en carborundum à deux faces
L'ouvre-caisse
C'est un instrument en forme de "Z" avec des extrémités aplaties (référence 247 dans le catalogue Rinaldin
L'ouvre-caisse
Découpeuse verticale
Aux Etats-Unis elles sont très utilisées.
Quels sont les avantages de cette machine ? Dès la première utilisation, elle vous permet de découper le verre de façon parfaite. Si vous n'êtes pas certain de votre habilité quant à la découpe manuelle ou bien encore, si vous n'avez pas le temps de former un de vos apprentis, cette machine est idéale. Elle l'est également pour les plus experts puisqu'elle réduit énormément le temps employé à ce travail, surtout quand il s'agit de travail en série.
Un autre avantage important est le peu d'espace qu'elle occupe puisque la coupe s'effectue en position verticale.
La plupart des machines vendues dans le commerce sont pourvues d'accessoires qui permettent également la découpe de carton, petit carton, polystyrène, etc.
Le Rinaldin propose le découpeuse verticale « Gladium », qui se décline en 3 versions, tel que requis par l'encadreur.
Découpeuse verticale « Gladium »
Le travail du verre
La coupe
Pour bien couper le verre, un minimum d'expérience est nécessaire. C'est une question d'habitude.
Ne vous préoccupez pas si vos premiers essais sont navrants et que vous cassez quelques vitres. Exercez vous plutôt sur des petits morceaux de verre.
Pour tracer les repères de coupe, on peut utiliser un feutre à pointe fine.
Si on utilise l'équerre, il n'est pas nécessaire de tracer deux points de repère aux extrémités. Si, par contre, vous n'êtes pas sûr du parfait équerrage du panneau sur lequel vous travaillez, mieux vaut alors en tracer plusieurs.
Vous devrez tirer vers vous le coupe-verre avec une pression et un rythme constants, c'est-à-dire ni trop lent ni trop rapide. Trop vite, vous risquez d'exercer une pression insuffisante. Contrairement à ce qu'on peut penser, une bonne coupe n'est pas synonyme d'une forte pression. Le sillon doit être net mais fin. Si de la poussière se forme sur le verre, cela signifie que la pression exercée est trop forte. Le verre se détachera certes mais le bord sera comme déchiqueté et fragile.
Il n'existe pas de système idéal pour tenir le coupe-verre. Chacun utilise le système qui lui convient le mieux. Le plus diffusé est celui de tenir l'index au dessus du coupe-verre, le pouce à gauche et le médius à droite de façon à le bloquer. Il faut veiller à ce que le coupe-verre ne soit pas trop incliné (comme quand on tient un stylo), la rondelle risque de ne plus toucher le verre.
Il faut faire attention également à ce que la position de la rondelle (quelle que soit la position de la main), soit en position parfaitement verticale sans oscillations de droite à gauche (voir illustration). Attention quand vous arrivez en fin de coupe, il arrive que le bloc de coupe en cognant contre la vitre, la fendille.
Faire attention que la position de la rondelle
soit en position parfaitement verticale
Cet inconvénient arrive surtout aux débutants qui effectuent la coupe trop lentement. Pour y remédier, on peut poser un petit bout de carton à l'extrémité de la vitre afin que la rondelle termine sa trajectoire contre lui.
Si vous utilisez un coupe-verre à huile, vérifiez souvent son contenu.
Le verre doit être propre. Quelquefois, les panneaux sont livrés sans papier de protection entre eux, mais protégés par une poudre qui peut rendre plus difficile la coupe.
Dans ce cas, il faudra bien nettoyer le verre surtout dans la partie où sera pratiquée l'incision.
Comme guide, on peut utiliser une règle ou une équerre. D'une main on tient le coupe-verre tandis qu'avec l'autre on exerce une bonne pression sur celui-ci.
Pour les panneaux de grandes dimensions, la coupe peut être effectuée par morceau en cherchant de ne jamais détacher le coupe-verre du panneau et la main de l'équerre. On procède en faisant avancer d'abord le coupe-verre puis la main, en veillant à ce qu'ils soient toujours à peu près à la même hauteur. En effet, si les mains se trouvent à deux hauteurs différentes, la pression du coupe-verre contre l'équerre en rencontrant moins de résistance, risque de la déplacer de sa position initiale.
Pour les panneaux de grandes dimensions, il faut utiliser une règle plutôt que l'équerre.
Ne passez jamais deux fois sur la même incision et ne traversez pas d'autres lignes de coupe. Vous abîmeriez la rondelle au risque d'obtenir ensuite des coupes imparfaites.
Quelquefois le panneau peut présenter une fêlure. Celle-ci aura tendance à avancer "en filant" selon la pression qu'elle recevra. Tout l'art dans ces cas là est de lui faire prendre la direction qui causera le moins de dommages possibles. Si elle se manifeste près d'un angle, on essaiera, avec les doigts, de la faire dévier da sa direction initiale vers l'extérieur du panneau. On ne gaspillera alors qu'un petit morceau de verre.
Tous les encadreurs ne savent pas que l'incision pratiquée avec le coupe-verre se "cicatrise" après quelques minutes. D'un point de vue physique, l'incision aligne les atomes du verre parallèlement sur les deux bords de l'incision. Après quelques minutes ceci diminue et le détachement devient plus difficile. N'attendez donc pas trop longtemps pour détacher le verre.
Comment casser le verre
Après l'incision, faites glisser le verre contre le bord de la table en correspondance du sillon, une partie reste sur la table tandis que la partie à détacher vers l'extérieur. Evidemment maintenez bien la partie à détacher qui, avec son poids risquerait de tomber. Abaissez-la ensuite d'un coup sec afin d'obtenir un détachement parfait.
Un autre système pour détacher des bandes de verre fines (inférieures à 20 cm) consiste à soulever le verre, les mains placées aux deux extrémités, au niveau de l'incision. On exerce avec les mains une pression vers le haut tandis que les deux pouces posés sur le dessus appuient vers le bas jusqu'à ce qu'il se détache.
Quand il s'agit de grandes dimensions, on peut placer un coupe-verre ou un crayon sous le bord du panneau, au niveau de l'incision, puis on appuie légèrement des deux côtés. On pourra s'aider avec des pinces spéciales fabriquées par la Fletcher (référence 217 dans le catalogue Rinaldin), qui possèdent deux renflements sur la partie supérieure et un autre central sur la partie inférieure. Le coussinet central exerce une pression du bas vers le haut tandis que les coussinets supérieurs exercent une pression du haut vers le bas.
Les bandes fines peuvent être détachées avec une pince pour verre ou une pince normale ou bien, quand cela est possible, avec les mains.
Coupe des panneaux en sens longitudinal
Il faut parfois couper les panneaux dans le sens de la longueur. C'est une opération qui requiert beaucoup d'expérience, donc difficile pour les débutants. Après avoir pris les mesures, on utilise l'équerre pour la découpe en série en la faisant glisser le long du verre (référence 214 dans le catalogue Rinaldin.
Pour le détacher, il suffit de le prendre par les bords, le faire glisser vers le bord de la table en veillant à ce que l'incision se trouve vers l'intérieur, à 2 cm du bord de la table. On baisse alors d'un coup sec l'autre partie. La vitre se détachera tout en restant sur la table.
Comment utiliser l'équerre pour la découpe en serie
Comment détacher les vitres
Coupe de verres ovales et ronds
On peut obtenir des verres ovales et ronds à la main ou avec des machines spéciales. Voici le procédé pour le travail manuel :
On retourne le cadre sur le plan de travail.
Sur le rétro du cadre ovale, on pose le verre en le fixant si possible avec du ruban adhésif en certains points.
Pour effectuer la coupe, on suit en transparence le bord intérieur du cadre. Le verre devra être légèrement plus petit que le cadre pour pouvoir ensuite y entrer sans difficulté. Il faut chercher ne pas soulever le coupe-verre durant la coupe afin d'obtenir une incision qui soit continue. Ce qui n'est pas toujours facile. Si, par maladresse, le coupe-verre s'est déplacé, il faudra le remettre au point où la coupe s'est interrompue.
Comment couper les verres ovales et ronds
Si quand vous le retournez, le cadre ovale présente des défauts en relief qui rendent difficile voire impossible la coupe, il faudra faire des repères directement sur le verre de cette façon : Posez le verre sur la table et au-dessus le cadre (face côté haut), avec un feutre à pointe fine, suivez le côté interne du cadre qui vous servira ainsi de guide.
On obtient grâce à certaines coupe-verre, illustré sur ces 2 vidéos : vidéo 1 et vidéo 2, une coupe parfaite de verres ovales ou ronds (référence 212 - 212G - 210 dans le catalogue Rinaldin). Certaines coupe-verre sont fournies avec des accessoires qui permettent également la coupe des passe-partout ovales et ronds.
Il faut veiller à ce que la rondelle, avant de commencer la coupe, soit orientée vers l'extérieur du verre (non vers l'intérieur comme c'est le cas pour la coupe des passe-partout). Rappelez vous que c'est la partie interne qui servira et non la partie externe. On peut également poser un petit bout de carton sous le bloc de coupe de façon à ce que quand le bloc passera du carton au verre, il sera déjà dans la bonne trajectoire.
Après avoir pratiqué l'incision, il faut détacher le verre correctement de façon à ce que le rond ou l'ovale soient parfaits. Cette procédure est valable tout autant avec la coupe manuelle que la coupe avec machine.
Il faut retourner le verre (de manière à ce que l'incision se trouve en dessous) sur une superficie assez molle puis appuyer délicatement avec les doigts sur le long de la ligne d'incision. Cela détachera le verre mais ne le libérera pas du reste de l'ensemble. Pour le libérer, il faudra pratiquer des incisions en forme de rayons comme nous l'avons illustré dans la figure ci-dessous, puis détacher un à un les morceaux. Il faut veiller à ce que les incisions ne soient pas perpendiculaires à la ligne de l'ovale sinon elles risquent de "filer" vers l'intérieur de l'ovale. De même ces incisions en "rayons" ne doivent pas toucher l'incision correspondante à l'ovale mais en être éloignées de quelques millimètres.
On peut également pratiquer quatre incisions comme prolongement des côtés de l'ovale. Dans ce cas également il faut rester légèrement éloigné de l'incision de l'ovale.
Ce même système est valable pour les éventails.
Les incisions pour détacher les verres ovales
Nettoyage du verre
En ce qui concerne le nettoyage du verre, il n'existe pas de solution miracle. Chacun son système. Certains suggèrent une solution 50/50 d'alcool dénaturé et d'eau.
D'autres utilisent de l'eau et du savon. Le savon est posé sur une éponge dans une assiette. On passe une autre éponge humide sur ce savon, puis on nettoie le verre. On essuie ensuite avec un chiffon doux. Il existe une énorme quantité de détergents pour le verre dans le commerce. Attention, certains sont nocifs puisqu'ils contiennent de l'ammoniac et ne pourront pas être utilisés pour certains encadrements d'oeuvres. Si on utilise un produit liquide, on se servira d'un flacon aérosol qui s'avérera beaucoup plus pratique. Pour essuyer le verre, on utilisera des chiffons doux ou mieux encore du papier ouaté de cellulose qui ne laisse pas de fibres sur le verre.
Nous conseillons de nettoyer le verre juste avant son application sur le cadre. En effet, si après avoir nettoyé le verre, on effectue d'autres travaux, comme l'application de l'attache par exemple, l'électricité statique attirera de la poussière ou d'autres fragments.
On peut nettoyer le verre directement dans le cadre. Après avoir nettoyé un côté, on le retourne pour nettoyer l'autre côté. Ce système est très pratique, le seul inconvénient, c'est que des poussières risquent de s'accumuler le long des bords contre la partie interne du cadre, principalement aux angles. Des saletés qui pourraient apparaître une fois le travail terminé. L'idéal serait de passer la brosse d'un aspirateur sur toute la surface du cadre et spécialement sur le périmètre interne du cadre. L'aspirateur n'est pas très utilisé par les encadreurs, il est pourtant fort utile dans son travail.
Un système plus traditionnel, mais plus lent, est le nettoyage du verre en dehors du cadre.
Pour bien contrôler le nettoyage, il suffit de soulever le verre et de l'examiner en transparence contre une surface foncée.
Le Rinaldin a conçu et construit un outil très fonctionnel pour le nettoyage du verre : le support extensible
Support extensible pour le nettoyage des panneaux de verre.
On place le panneau sur le support après l’avoir élargi.
Les demi-sphères de caoutchouc transparent tiennent le panneau
fermement fixé pendant l’opération de nettoyage. Il n’est donc pas
nécessaire de bloquer le panneau avec les mains.
Après usage le support peut être refermé. Ils sont disponibles en 4 tailles : pour les dimensions maximales de verre cm 35x50, 45x70, 60x90 e 80x110.
L'utilisation du support extensible est entièrement expliqué dans la vidéo que vous pouvez voir en cliquant ici